Arrivé à proximité de la Plaza de Armas, je constate que les rues sont bloquées à cause d’un rassemblement. Un homme vient à ma rencontre, fasciné par ¡Caramba! Je lui demande s’il ne connaît pas un mécano qui pourrait m’aider. Il me dit de le suivre. José est journaliste à la chaîne de télé locale et semble très populaire ici. Il me presente à un de ses amis garagiste qui règle mon problème – gratuitement - en dix minutes. J’obeserve attentivement ses gestes afin de ne pas me faire piéger une nouvelle fois par ce problème dans le futur.
Puis il me présente à un autre de ses amis, journaliste vivant aux Etats-Unis et en vacances pour rendre visite à sa famille. Tous deux me proposent de les suivre et m’invitent à boire un verre d’Inca Kola dans un bar de la Plaza de Armas. Au passage, je crois que je commence à aimer cette boisson infecte qui n’à absolument rien à voir avec du Coca-Cola (mais qui fait partie du giron Coca-Cola), très populaire ici. Ils m’expliquent que débute aujourd’hui quinze jours de festivités, avec corridas, bals et messes. En milieu d’après-midi commence un incroyable défilé d’hommes tirant à l’aide de cordes un immense tronc d’arbre mesurant trente ou quarante mètres de long.
Après une heure de manoeuvres effectuées dans un vacarme assourdissant, le tronc est amené à une extrêmité de la place. Puis, ces mêmes hommes font le tour de la place avec un immense drapeau péruvien.
Après une heure de manoeuvres effectuées dans un vacarme assourdissant, le tronc est amené à une extrêmité de la place. Puis, ces mêmes hommes font le tour de la place avec un immense drapeau péruvien.
Alors que j’admire la scène depuis le trottoir, deux jeunes m’invitent à leur balcon pour mieux profiter du spectacle.
Nous discutons autour d’une bière, encore une fois généreusement offerte, et ils me convainquent de rester en ville cette nuit mais n’ont malheureusment pas la place de m’héberger. Je les quitte donc pour trouver un hôtel, mission difficile car la fête attire des touristes de tout le pays. Après plusieurs tentatives, j’en trouve un mais lorsque je reviens sur la place, imposible de retrouver mes amis du jour. Cependant, j’arrive juste à temps pour profiter du temps fort de la journée : des dizaines d’hommes s’emploient, non sans mal, à dresser à la verticale ce mat gigantesque et à hisser le drapeau. Après deux heures d’effort, dans une grande ferveur populaire et au rythme de nombreuses fanfares, le mât et le drapeau péruvien dominennt fièrement la Plaza de Armas.
La fête bat alors son plein. Elle me rappelle les fêtes de Bayonne, avec malheureusement les mêmes excès. Les festivités n’ont pas commencé depuis deux heures que déjà de nombreux hommes sont complètement saouls et que les premières bagarres éclatent. D’ordinaire, je ne suis pas vraiment fan de ce genre de rassemblement mais ici, les tenues colorées et la musique typique me dépaysent totalement. De plus, je n’éprouve pas le sentiment habituel d’étouffement. Les péruviens n’étant pas très grand, je domine en effet toute la foule du haut de mon mètre quatre-vingt.
Alors que je me promène au milieu de la foule, l’un des hommes rencontré le matin à MarkaHuamachuco le matin me reconnaît et vient à ma rencontre. Il m’invite dans sa maison, à proximité de la place, où a lieu une fête de famille. L’accueil est chaleureux. Je suis l’invité d’honneur de la famille ce soir et on m’offre largement à boire. Au passage, les péruviens ont une façon spéciale de trinquer : on trinque mais avec un seul verre pour un groupe de personnes. Ainsi, une personne remplit son verre de bière, puis passe la bouteille à son voisin : on trinque verre contre bouteille, mais seule la personne ayant le verre boit, car il n’est pas question de boire à la bouteille. Puis la personne ayant bu passe le verre à son voisin qui, lui, passe la bouteille à son autre voisin! Cela fait plusieurs fois que cela se produit donc j’imagine que c’est une coutume! L’alcool aidant, je ressens vite la fatigue et quitte mes convives à 21 heures pour rejoindre mon hôtel. Mais je suis vraiement heureux d’avoir pu vivre un authentique moment populaire de l'intérieur. D'autnt plus authnetique que je n’ai pas vu un “gringo” dans la foule.