Je me lève de bonne humeur : il fait beau, l’étape d’hier ne semble pas trop peser dans mes jambes et je suis assez confiant sur la réparation du vélo … cela ne va pas durer. En effet, le magasin, quoique plutôt bien fourni en pièces détachées, ne possède pas le modèle exact. Il m’en propose cependant une autre, très ressemblante. De retour à l’hôtel, je constate malheureusement que la pièce n’est pas compatible. Je retourne le voir et me dit qu’il ne sais pas comment faire mais me propose tout de même de lui amener le vélo pour qu’il l’examine. A la vue de ¡Caramba! - c’est le nom donné à mon vélo, comme cela est l’usage dans le monde des cyclovoyageurs -, sa motivation est décuplée. Après avoir essayé en vain plusieurs solutions, il parvient finalement à redresser la pate à l’aide d’une énorme pince. Puis il règle tout le vélo à la perfection, sans que je ne lui ai rien demandé et le prend ensuite en photos sous tous les angles. Au moment de le payer, il me rembourse la pièce qui n’allait pas et refuse d’être payé pour la réparation.
Requinqué, je prépare rapidement mes affaires et me mets finalement en route vers 11h30 au milieu d’un attroupement qui s’est vite constitué autour de moiet de ¡Caramba!. Je garderai un excellent souvenir de Macas car si la ville n’a rien à offrir au voyageur, l’accueil a été fabuleux. Peut être justement parce que le touriste n’arrive pas jusqu’ici.
La route est bonne, le temps aussi, malgré quelques violentes averses - comme tous les jours -et les paysages magnifiques. Je progresse rapidement. Le trajet est d’autant plus agréable que je ne suis “dérangé” que par une dizaine de voitures au maximum par heure. Et encore, à chaque fois qu’une voiture me double ou que j’en croise une, les occupants me saluent chaleureusement. Certains s´arrêtent pour prendre une photo avec moi et me tendent fruits et boissons.
Je suis pris d’une frénesie de kilomètres et n’arrive pas à m’arrêter alors que la nuit tombe. Je m’étais pourtant jurer de ne rouler la nuit qu’en cas de nécessité mais à ce moment là, les récits des autres cyclo décrivant une ambiance magique la nuit me reviennent à l’esprit. Et c’est vrai que dans de bonnes conditions – route en bon état et pas de trafic -, assister au coucher de soleil aux manettes de son vélo, rouler au crépuscule puis de nuit est un vrai plaisir. Tout change, on ne perçoit plus les reliefs de la même manière, les animaux diurnes laissent la place aux animaux nocturnes, et surtout, tout est si tranquille… Après deux heures de pédalage nocturne, j’aperçois une ferme isolée, occupée par une famille visiblement très pauvre.
Je leur demande la permission de planter la tente sur leur terrain. D’abord très méfiant, le patriarche accepte finalement et me propose de monter ma tente sous un préau plein de cailloux et sentant bon la ferme. Le terrain contigü me faisait plus envie mais on ne va pas faire la fine bouche! Je monte ma tente devant toute la famille qui m’observe sans prononcer un mot puis dîne en compagnie des chiens qui, heureusement, me laisseront globalement tranquille pendant la nuit.
Je leur demande la permission de planter la tente sur leur terrain. D’abord très méfiant, le patriarche accepte finalement et me propose de monter ma tente sous un préau plein de cailloux et sentant bon la ferme. Le terrain contigü me faisait plus envie mais on ne va pas faire la fine bouche! Je monte ma tente devant toute la famille qui m’observe sans prononcer un mot puis dîne en compagnie des chiens qui, heureusement, me laisseront globalement tranquille pendant la nuit.
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