Je me mets en route tôt en ce lundi matin car je dois parcourir environ 120 km aujourd’hui. Le profil de l’étape est cependant facile et je dois retrouver pour la première fois de l’asphalte, et ce dès la sortie de San Ignacio. En réalité, la route est très mauvaise. Elle a été asphaltée mais certainement il y a très longtemps et n’a jamais été entretenue. Résultat, c’est encore pire qu’une piste car ça tape fort. Comme une libération, l’asphalte arrive après 55 km. Cela faisait cinq ou six jours que je n’avais plus roulé sur une bonne route et ça fait du bien. Je progresse rapidement malgré la chaleur et arrive à Jaén vers 16h00. La ville grouille de mototaxis et l’atmosphère est pesante. Je me faufile tant bien que mal dans ce traffic infernal même si je ne me sens absolument pas en danger car ces mototaxis vont à peine plus vite que moi. Le plus difficile est peut être de répondre à leurs innombrables questions tout en manoeuvrant. Tout à coup, je m’aperçois que j’ai crevé à l’avant droit. Mais il m’est impossible de réparer dans ces conditions car 30 secondes après m’être arrêté, j’ai déjà une dizaine de personnes autour de moi qui m’assaillent de questions.
Je trouve un hotel à proximité dont l’un des employés me conduit dans le centre-ville en mototaxis – très fun au passage - pour y retirer de l’argent. Hélàs, après avoir essayer, sans succès dans quatre banques, je dois me rendre à l’évidence : ma carte ne fonctionne pas alors que j’avais prévenu ma banque de mon voyage. La gérante de l’hôtel, ayant déjà été confrontée à ce problème, accepte d’être payée plus tard et m’avance même un peu d’argent pour le repas du soir et appeler la banque. Ce que je m’empresse de faire le lendemain matin. Mais imposible de joindre ni le service carte, ni mon agence. Il me reste tout juste assez d’argent pour appeler mes parents. Ceux-ci tentent également de joindre la banque, mais sans succès. Je dois donc rester une journée de plus et attendre mais je n’ai plus du tout d’argent et plus de nourriture. Je jeûne donc toute la journée et en profite pour travailler mon espagnol en espérant que mes parents pourront joindre la banque mercredi matin (pendant la nuit de mardi à mercredi ici). Car il n’y a rien à faire ici. Jaén est étouffante et austère. La ville ne semble être occuppée que par des mototaxis et … des garages pour mototaxis.
Comme dîner, je me contente de la demi-finale de la Copa América entre le Pérou et l’Uruguay dans le salon de l´hôtel. Le match est soporifique et se termine par une victoire de l’Urugay (qui a remporté la coupe face au Paraguay en finale ; le Pérou a quant à lui pris la troisième place).
Le lendemain matin, je me lève anxieux mais le grand ciel bleu me redonne confiance et je me dirige à bon pas vers le centre ville encore désert pour voir si ma carte fonctionne. Lorsque les billets sortent du distributeur, j’exhulte de bonheur. Et sans vouloir faire du mauvais Audiard, ce qui est bon avec les emmerdes, c’est que lorsqu’elles se résolvent, on est tellement content qu’on est plus heureux qu’avant qu’elles ne surviennent. J’appelle tout de suite mes parents pour leur dire que tout est bon. Ils m’expliquent qu’ils ont réussi à joindre mon conseiller le matin même.
Je me dirige ensuite vers une pasteleria (patisserie) que je dévalise car je n’ai rien avalé depuis 36 heures. Surtout, je peux enfin reprendre la route.
La lecture de ce blog remplace pleins d'autres sites internet :
RépondreSupprimerWikipedia : monnaie, vie politique du Pérou...
lequipe.fr : résultats des matchs de foot
J'y retourne.
Adrien
Je suis d'accord, c'est vraiment passionnant !!!!
RépondreSupprimerJeanne