Réveillé par l’activité de la ferme à 5h30, je ne suis pas efficace ce matin et mets deux heures à me préparer. Les quize premiers kilomètres, en majorité en descente, permettent de me réveiller. Mais très vite, les choses sérieuses attaquent. La pluie fait son apparition et ne semble pas vouloir s’arrêter. Et surtout, la route monte de plus en plus et s’élève ainsi pendant vingt-cinq kilomètres jusau’au village de Límon. Par endroit, la route devient une piste. Un passage défoncé et particulièrement raide m’oblige – pour la première fois hors incident mécanique - à pousser le vélo sur une centaine de mètres.
Arrivé au village sous une pluie battante, presque toutes les maisons arborent aux fenêtres des drapeaux verts ou rouge portant la mention “Vota Si” ou “Vota No”. Sur la place du village, une camionnette “hurle” des slogans pour inciter à voter Oui. Là, je trouve une épicerie avec une terrasse parfaite pour me ravitailler à l’abris de la pluie et me renseigner sur ce vote qui semble diviser la commune. La question posée est en réalité assez simple : voulez-vous que le maire démissionne?
Une fois les sacoches remplies de vivre, je reprends ma route. On m’indique qu’une toute nouvelle route permet d’eviter la piste, en très mauvais état. C’est une bonne nouvelle car des cyclos français passés par là il y a six mois avaient visiblement vécu un enfer sur cette piste. La route n’est pas pour autant une partie de plaisir. Certes, le revetement est très bon mais la côte est si raide que je mets près de trois heures à parcourir dix kilomètres. Arrivé au sommet, un épais brouillard me prive de la récompense du grimpeur : le panorama. Je ne vois en effet pas à plus de cinquante mètres. Je descend donc très prudemment les dix kilomètres de descente. Je traverse un village sans m’arrêter et retrouve un plaisant parcours vallonné. La pluie est toujours aussi forte mais je n’ai pas froid car il fait 25 degrés environ.
Dans une côte, une voiture de la vice-présidence de la République d’Equateur m’arrête. Patricia, et son assistant Carlos, s’occupent du développement de la région. Ils m’offrent à boire puis posent pour la photo. Avant de repartir, ils m’offent deux clémentines, une bouteille d’eau et une bouteille de Coca Cala de trois litres! Ça rajoute du poids mais je ne peux pas refuser. Je repars donc, plus chargé que jamais en direction de San Juan Bosco que j’atteins vers 17h00. A la sortie du village, la route devient une piste. Et avec toute l’eau qu’il est tombé ces derniers jours, la piste est un vrai bourbier, tout ça avec un pourcentage supérieur à 5 %. Au bout de dix mètres, je dois renoncer et pousser le vélo. Une dame à cheval me dit que je n’ai pas a m’embêter, un bus relie régulièrement la ville à Gualaquiza, ma prochaine destination. Je la remercie et me remet à pousser le vélo. Mais la boue est si collante que je mets près d’une demi-heure à parcourir 800 mètres. La piste devient ensuite un peu meilleure et je me remets à pédaler. Mais très vite, la boue collée entre les pneus et les gardes-boues m’empeche de progresser. Je m’arrète mais imposible de déclipser ma chaussure droite. J’arrive finalement à l’enlever mais là, mauvaise surprise : la cale reste bloquée dans la pédale. Je démonte la pédale puis répare la chaussure. Mais une opération qui ne m’aurait pris que quelques minutes en conditions normales prend des dimensions dramatiques avec la boue, dont je n’arrive pas à me débarasser. Il me faut plus d’une heure avant de pouvoir repartir. Il est 18h30 et la nuit tombe mais je décide de continuer car je suis trop près du village pour planter ma tente. Heureusement, après quelques kilomètres, la piste devient vraiment meilleure et me mermet de progresser dans des conditions satisfaisantes. Je roule ainsi de nuit pendant dix kilomètres, toujours en montée et m’installe en bordure de route. ¡Caramba! et moi sommes tous deux couverts de boue!
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