jeudi 30 juin 2011

La poisse

L’orage, violent, se poursuit une bonne partie de la nuit. Au milieu de la nuit, je constate la présense d’une importante flaque d’eau dans la tente. Dans la précipitation, j’avais en effet mal fixé une des extrêmités de la tente. Résultat, plusieurs de mes affaires ont pris l’eau, dont ma batterie de panneau solaire qui doit me servir à recharger tous mes appareils électroniques (GPS, Ipod, PC et surtout appareil photo). Elle est complètement à plat et a l’heure actuelle, je ne sais toujours pas si elle va fonctionner de nouveau, la météo capricieuse ne m’ayant pas permis de me servir de mon panneau solaire pour le moment. J’espère vraiment qu’elle n’est pas hors d’usage, sinon ca va être très compliqué, en particulier pour les photos.
Le lendemain matin, j'ai le droit à un sublime lever de soleil sur le Cotopaxi et le Chimborazo au loin.

Mais très vite, la poisse fait son retour puisqu’en réparant ma chaine, l’improbable se produit : le dérive-chaine me reste entre les mains, la tige poussant le rivet s’est brisée nette! Sans derive-chaine, impossible de réparer.Avant de redescendre à l’auberge, je décide tout de même de pousser le vélo pendant encore deux kilomètres pour atteindre un lac d’altitude situé à 3.830 mètres, offrant une vue époustouflante sur le parc Cotopaxi et le volcan.



Là, je rencontre Francisco, chauffeur de minibus qui attend des touristes pour les ramener à Latacunga. Il me propose de me transporter jusqu’à la Panaméricaine où je pourrai trouver de l’aide.

Alors que je m’apprette  à charger le vélo dans la camionette, un minibus de VTTistes qui venaient de dévaler les pentes du Cotopaxi , arrive. Le guide-moniteur sors de trousse à outil  et m’aide à réparer. Dans mon Malheur, j’ai donc de la chance.

  Je déjeune au bord du lac, meme si la météo est plutôt capricieuse. J'avale donc rapidement deux boites de thon et un paquet de biscuit.  Il est 14 heures lorsque je prend le départ. Et là, le bonheur puisque je refaie le chemin en sens inverse : 20 km de descente en profitant une dernière fois des paysages magiques du Parc Cotopaxi. Il tombe des trombes d’eau lorsque je rejoins la Panamériciane. Je parcours une vingtaine de kilomètres mais très vite, la visibilité se réduit. Je préfère donc m’arrêter dans un hotel-camping, pour planter ma tente en toute sécurité. L’endroit est désert mais l’accueil chaleureux. Je m’offre un dîner au restaurant du camping où je discute avec une couple d'américains. Ils sont travaileurs humanitaires depuis un an en Equateur et font actuellement visiter le pays à leur fils et ses deux enfants. Une rencontre bien agréable après une nouvelle journée riche en émotion, que je conclue en allant me coucher de bonne heure.

mercredi 29 juin 2011

Journée de chien

Quelques heures après m’être endormi, le chien du propriétaire vient aboyer à quelques centimètres de ma tête : imposible de dormir. Heureusement, après 30 minutes, le propriétaire vient le chercher. Je me rendors finalement sans trop de mal.
Réveil à 6 heures, avec le lever du soleil. Je prends mon petit déjeuner dans la tente et voit revenir le chien qui se met a uriner sur ma tente. Le temps que je réagisse, il est trop tard! Le pire, c’est q’il recommence un peu plus tard pendant que je répare le vélo. Mauvaise surprise, j’ai en effet trouvé mon pneu avant droit à plat ce matin. Deux crevaisons la première journée, ca promet!
Une fois réparé, je m’engage sur la piste défoncée menant au parc Cotopaxi. L’entrée est à sept kilometres. Je les parcours en un peu plus d’une heure et quart car la piste monte très raide et je dois traverser une rivière (l’occasion de vérifier l’efficacité incroyable de mes chaussettes étanches!). Mais les paysages sont magnifiques et je suis tout seul, hormis quelques 4X4 de touristes.

                                     
J’arrive à l’entrée du parc, qui coûte 2 dollars. Le pays a en effet abandonné il y a une dizaine d’années sa monnaie, le Sucre, pour le dollar américain, avec une conversion de 25.000 Sucres pour un dollar! Une fois dans le parc, la piste devient magique. Devant moi se dresse le volcan Cotopaxi et ses 5.897 mètres, deuxième plus haut sommet d’Equateur après le volcan Chimborazo. La vue est superbe.



L’ascension dure encore 11 km, terribles. La chaleur est accablante, je progresse à 4-5 km/h et je suis obligé de m’arrêter au moins deux fois par kilomètre, mais je suis venu ici pour cela! J’ai mis près de 4heures pour couvrir ces 18 km! Je décide donc de m’octroyer un bon déjeuner dans l’auberge d’altitude où je discute avec le propriétaire, très sympathique, qui m’a vue la veille au soir sur la Panaméricaine avec la pólice. Il m’indique qu’un plateau, deux kilomètres plus haut, offre un superbe lieu de bivouac. Je repars donc vers 15heures, et après 300 mètres, je casse ma chaîne! Je décide de pousser le vélo jusqu’à mon lieu de bivouac et de réparer là-bas. La montée est pénible mais la fatigue est vite oubliée devant le paysage qui s’offre à moi. Je suis seul, dans un paysage désertique au pied du Cotopaxi. Le lieu est idéal pour passer la nuit.


Mais très vite, la pluie commence à tomber. J’ai à peine le temps de monter la tente que la pluie tourne à l’orage. Je me réfugie dans ma tente et décide de réparer ma chaîne le lendemain.

mardi 28 juin 2011

Premiers tours de pédales

Comme convenu, mardi matin, Paola et Gregoria me deposent à la sortie nord de Quito. A 8h, il fait déjà très chaud car le soleil est au rendez-vous. Mais cela pourrait ne pas durer car un proverbe populaire dit que le temps varie autant a Quito en une journée que le caractère des femmes. Mesdames, je vous laisse apprécier!
Me voilà enfin parti sur la Simon Bolivar, une autoroute contournant Quito par l’Est, avec une vue magnifique sur mon prochain objectif : le Cotopaxi.



Je ne me sens absolument pas en danger sur cette route car je circule sur la bande d’arrêt d’urgence. Les véhicules, en particulier les camions, sont très prévenant à mon égard. En revanche, ces camions hors d’âge qui me doublent péniblement sur la file de droite me crachent au visage des gaz extrêmement désagréable.
Durant les premiers kilomètres, j’enchaine montées et descentes courtes mais très raides que je grimpe et dévale respectivement à 5 et 70 km/h. Au 15ème kilomètre, première crevaison, sur le pneu arrière: j’ai pincé dans une descente. Je répare rapidement meme si j’ai dû enlever tout mon materiel.
Je repars alors pour 30km de montées interrompues seulement par quelques descentes beaucoup trop courtes pour récupérer. Je grimpe à 8 km/h de moyenne. Ce sont davantage les cuisses qui souffrent que le coeur. Les quatre jours passer à Quito, située à 2.850 mètres, m’ont en effet permis de m’acclimater à l’altitude. Toute la route domine Quito et je mesure vraiment l’ímmensité de la ville puisqu’il me faut près de 45 km pour enfin atteindre la Panaméricaine, démarrant à la sortie sud de la ville. Cette route mythique m’offre aussi une belle descente et mes premiers kilomètres de plat, sur une dizaine de kilomètres environ. Mais bientôt, je dois regrimper et ne dépasse pas les 6 km/h, d’autant plus que cette côte est, elle aussi, interminable, durant près de 20 km.
Au mileu de cette montée, je franchi pour la première fois de ma vie une barrière de péage en vélo. Aprè consultation rapide auprès de son chef pour connaître le tarif applicable au vélo, la guichetière me fait passer gratuitement!
                                   
Peu de temps après, un automobiliste s’arrète pour me tendre un fruit. Nous discutons un peu. Edwin est un homme d’affaires qui se promène avec sa femme et ses deux enfants. Toute la famille descend de voiture pour prendre une photo.

Pendant la discussion, il accroche finalement tout le filet de fruit à mon vélo et sa femme me donne un croissant. Arrive alors un vieux monsieur. Il est ravi de pouvoir parler un peu francais car c’est un religieux de la congrégation de Jean Baptiste de La salle qui a vécu sa foi pendant quelques temps en France, notamment a Roanne! Il me donne également de la nourriture, en m’expliquant que les Equatoriens sont affables. Cela semble en effet le cas! Nous discutons alors tous ensemble et Edwin, qui vit à Quito, me dit qu’il a une maison à Baños et qu'il sera ravi de m'y recevoir le WE. Rendez-vous est donc pris. Quelques km plus loin, revoilà Edwin. Cette fois-ci, il me tend un chocolat chaud et un sandwich! Je le remercie vivement et nous donnons donc rendez-vous dans quelques jours à Baños.
Je reprend la route car la nuit approche et il me reste encore plusieurs km avant d’atteindre la route menant au Cotopaxi. Par précaution, j’installe mes lumières sur le vélo. C’est alors que des policiers m’arrêtent … pour me prendre en photo! Ils m’indiquent que l’embranchement est à 2 km. Mais les km passent, la nuit tombe (18-18h30 ici) et toujours pas de route! Les policiers viennent de nouveau à ma rencontre : ils veulent m’escorter jusqu’au parc en restant derrière moi. Après 5 km de descente, j’apercois enfin la route. Cent mètres après m’être engagé dans la route menant au Parc, je croise un jeune homme qui me propose de planter ma tente dans le jardin de sa maison, ce que j’accepte avec plaisir. Il vit ici avec ses parents, qui travaillent dans le parc. Très vite, toute la famille vient à ma rencontre et m’aide à m’installer. Après plus de 8 heures de vélo, j’avale rapidement le sandwich donné par Edwin et me couche. Il est 20h.

lundi 27 juin 2011

Superbe accueil a Quito

Jeudi 23 juin, 7h30, je pars de chez moi en compagnie de ma soeur Rebecca et de mes parents venus de Lyon pour m’accompagnera l’aéroport. Vingt-six heures apres, j’arrive enfin a Quito apres trois vols et deux escales a Francfort et Bogotta. Le vol entre Bogotta et Quito a ete mouvementé. Un épais brouillard a en effet obligé l’avion a être dérouté vers Guayaquil, a 270 km au Sud Ouest de Quito, avant de pouvoir finalement atterrir a Quito avec plus de deux heures de retard. Il est 2h30 du matin heure locale (sept heures de moins qu’en France) et Paola et sa mere m´attendent patiemment avec un grand panneau sur lequel est inscrit mon nom, et un immense sourire qui fait du bien. J’ai rencontré – virtuellent - Paola par le site CouchSurfing quelques jours avant de partir et elle a acccepté de m’héberger pendant mon sejour a Quito. Comble de la gentillesse, elle m'a proposé de venir me chercher a l’aéroport.

Paola a 23 ans et est étudiante en quatrieme année de médecine. Elle vit seule avec mere, Gregoria, ancien officier de police a la retraite depuis deux ans (note pour L’Agefi : sachant qu’elle est âgée de 49 ans, je pense que ca mériterait un article sur le systeme des retraites en Equateur !).
Elle vivent toutes les deux dans une maison située dans le Nord de la capitale équatorienne, le quartier des classes moyennes. La maison fait partie d’une residence protégée par de hauts grillages et un gardien présent 24/24, comme cela est souvent le cas en Amerique Latine. L’hospitalité que je recois est fabuleuse. Gregoria est une femme tres pieuse mais tres joyeuse qui me concocte de delicieux repas que l’on deguste dans la bonne humeur apres le benedicite de rigeur ; Paola me fait partager son quotidien et me guide dans la ville. Je ne pouvais esperer meilleur accueil et mon espagnol s’améliore rapidement grâce a elles.


Apres une bonne nuit réparatrice, nous partons rejoindre la meilleure amie de Paola, Leonora, pour le déjeuner. Au menu, un « Orden de Hornado », un plat typique composé de salade, maïs cuit, viande et galettes de pomme de terre. 

Puis, direction une fete étudiante dans un parc, organisée par une amie de Paola, toute l’apres midi. Au programme, spectacle vivant, concert et DJ. Paola m’a enseigné les rudiments de la Salsa mais je dois avouer que j’ai preféré la dégustation de la biere locale, la Pilsener, médaille d’or 1974 au concours de Bruxelles !



Samedi matin, Paola m’a emmené a la Mitad del Mundo, a une vingtaine de kilometres au Nord de Quito. Comme l’indique son nom, c’est la que passe la ligne de l’Eqateur. Et c’est un Francais, Charles Marie de La Condamine qui a déterminé l’endroit précisément en 1740. A la tete d’une mission scientifique voulue par Louis XIV, La Condamine arrive a Quito en 1736. Apres quatre ans de recherche et de travaux, il élabore les méridiens et les parraleles avec une précision assez incroyable pour l’époque puisqu’il ne se trompe que de 300 metres dans ses calculs. C’est aussi lui qui a donné son nom au pays (a l’époque, l’Equateur était une province du Perou).



Nous parcourons les 300 metres qui nous séparent de la véritable Mitad del Mundo car un musée a ete construit il y a vingt ans sur l’emplacement exact déterminé par GPS et donne l’occasion de faire des experiences intéressantes. Ainsi, il est tres difficile de garder l’equilibre sur une jambe lorsq’on est pile sur la ligne de l’Equateur, mais peut être est-ce parce que je n’avais pas de bracelet power balance avec moi (les membres du Lagardere et un certain José de SN qui s’est fait enfler de 35 euros a Nice l’année derniere sauront de quoi je parle J).
Autre expérience assez bluffante : si vous videz un évier plein d’eau pile sur la ligne de l’Equateur, l’eau s’écoule sans tourbillon ; mais un metre au Sud, l’eau s’écoule en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre et un metre au nord, dans le sens inverse, illustrant ainsi la rotation de la terre autour de son axe.

 La Mitad del Mundo comporte également un interressant musée sur les differents peuples d’Equateur. En effet, si le pays est petit, il compte n’eanmoins une dizaine d’ethnies et autant de cultures differentes, notamment les peuples d’Amazonie, - dont les fameux reducteurs de têtes - encore tres sauvages. Ces derniers vivent en effet en autarcie complete et assasinent régulierement les employés des compagnies minieres et pétrolieres afin de protéger leurs territoires.

A midi, retour a la maison pour un déjeuner en famille avec le frere ainé de Paola, sa femme et leur petite fille de 8 mois. Nous partons ensuite tous ensemble nous promener  dans la vieille ville, située dans le Sud de Quito.   

Nous mettons presque deux heures pour l’atteindre car Quito est une ville gigantesque qui grossit chaque jour un peu plus. Eprisonnée entre deux chaines de momtagne, l’une a l’Est, l’autre a l’Ouest, son developpement est limité a l’axe Nord-Sud. La ville s’etend ainsi sur des dizaines de kilometres du Nord au Sud.


Le soir, Paola, son frere et sa femme m’emmenent découvrir la vie nocturne de Quito, tres animée, avec la présence de groupe de musique traditionnelle dans presque tous les bars. L’ambiance est joyeuse, les policiers veillent cependant en nombre car le quartier est reputé peu sûr. Visiter ce quartier seul est fortement déconseillé et sans Paola, je ne n’aurais certaimement pas pu découvrir ce pan de Quito.


Apres une journé de dimanche consacrée de nouveau a la vielle ville, ce lundi, j’ai préparé mon velo : quelques tours de pédales m’ont permis de vérifier que rien n’a été endommagé pendant le transport. Demain, je quitte Quito : Paola va me déposer a la sortie Nord de la ville et de la je rejoindrai la route Simon Bolivar qui me permettra de gagner le Sud en contournant la ville. Destination : le parc national du Cotopaxi, du nom du célebre volcan aussi appelé Pacha Mama. J'ai hate de commencer enfin mon périple a velo même si ce séjour a Quito a été superbe!

mercredi 15 juin 2011

Ça y'est, le grand départ est prévu pour le 23 juin prochain : vol pour Quito, puis direction plein sud. Objectif : Ushuaia à 13.000 kilomètres de là.
En attendant le jour j, vous pouvez vous balader dans les différentes rubriques du site (Projet, Parcours, Matériel)

Ceux qui veulent voyager en photo peuvent revoir mon blog consacré à mon voyage en Australie et en Nouvelle-Zélande en 2004/2005 (dimenvoyage). 
Dimitri