Alors que je décharge le vélo du toit du 4X4 devant mon hôtel, un couple sortant de mon hôtel que je ne connais pas vient à ma rencontre en me lançant « Oh, non !Tu es déjà de retour ? Que s'est-il passé? ». En discutant avec eux, j'apprends qu'ils sont eux aussi cyclistes et qu'ils ont entendu parler de nous à plusieurs reprises. Gaëtan, suisse-romand et Nadine, suissesse-allemande, achèvent en Amérique du Sud, un tour du monde entamé il y a plus de deux ans et demi.
En entrant dans l'hôtel, je retrouve Jurgen, Julien et Laurie et fais la connaissance d'une dizaine d'autre cyclistes! Je retrouve alors l'atmosphère de l'hôtel de Cusco, une vraie maison du bonheur!
L'immense tablée de restaurant le soir me réconforte largement après la désillusion du Lipez, d'autant plus que tous me confirment qu'ils n'ont jamais eu connaissance d'un cycliste ayant tenté le Lipez en trike.
Je profite des jours suivants pour me reposer en attendant ma sœur Rébecca et une de ses amies, Caroline, avec qui j'ai prévu de voyager pendant quelques semaines. Cette pause arrive au bon moment car j'en suis à la moitié de mon voyage et après avoir parcouru plus de 6.700 kilomètres, je ressens le besoin de laisser le vélo de côté quelques temps.
Je les attends en espérant qu'elles auront bien reçues mon message En effet, initialement je devais les rejoindre à San Pedro et non, pas à Uyuni. Mais les jours passent et je ne reçois aucun signe de vie. Le jour supposé de leur arrivé à San Pedro, je me mets donc à une terrasse de café sur la place principale, lieu de passage obligé de tous les touristes. Après une heure d'attente, je les aperçois et les appelle de l'autre bout de la place. Toutes étonnées d'entendre leur nom, elles se retournent et, avec stupéfaction, réalisent qu'il s'agit de moi.
Elles m'apprennent que leur tour pour San Pedro part dans une heure. Nous nous rendons donc immédiatement à l'agence pour essayer de m'inscrire. Leur tour est complet mais l'agence accepte finalement de nous faire partir le lendemain avec un autre groupe.
Après avoir fêté nos retrouvailles dans un bar, nous voici embarqués dans un 4X4 avec une jeune hollandaise déjantée et un couple d'allemand léthargique. Un équipage qui promet donc!
Le tour de trois jours nous emmène tout d'abord sur le salar. Après y avoir passé deux jours en vélo, l'émotion est logiquement un peu moins forte pour moi.
Arrivé à l'Isla Incahuasi, je n'entend pas payer pour visiter une île beaucoup moins belle que l'Isla del Pescado – surnommée ainsi pour sa forme de poisson – visitée quelques jours auparavant gratuitement. Je préfère ainsi rester discuter avec Antonio, notre chauffeur, qui m'apprend notamment qu'il y a deux mois, un cycliste est mort dans le Lipez, fauché par un 4X4. Car si Antonio est fort prudent, ça n'est pas le cas de biens des chauffeurs qui conduisent de plus parfois sous l'influence de l'alcool. Il y a deux ans, deux 4X4 se sont ainsi percutés sur le salar. Transportant des réserves de carburant sur le toit, les véhicules se sont embrasés et les quatorze occupants sont morts carbonisés. Nous apprendrons quelques jours plus tard que l'incident s'est répété pendant que nous étions sur le salar avec heureusement pour seules conséquences cette fois-ci de la tôle froissée et un blesser léger. Si vous envisagez de faire un tour dans cette région, choisissez donc votre agence avec précaution.
Arrivé à l'Isla Incahuasi, je n'entend pas payer pour visiter une île beaucoup moins belle que l'Isla del Pescado – surnommée ainsi pour sa forme de poisson – visitée quelques jours auparavant gratuitement. Je préfère ainsi rester discuter avec Antonio, notre chauffeur, qui m'apprend notamment qu'il y a deux mois, un cycliste est mort dans le Lipez, fauché par un 4X4. Car si Antonio est fort prudent, ça n'est pas le cas de biens des chauffeurs qui conduisent de plus parfois sous l'influence de l'alcool. Il y a deux ans, deux 4X4 se sont ainsi percutés sur le salar. Transportant des réserves de carburant sur le toit, les véhicules se sont embrasés et les quatorze occupants sont morts carbonisés. Nous apprendrons quelques jours plus tard que l'incident s'est répété pendant que nous étions sur le salar avec heureusement pour seules conséquences cette fois-ci de la tôle froissée et un blesser léger. Si vous envisagez de faire un tour dans cette région, choisissez donc votre agence avec précaution.
Le soir, nous dormons dans un hôtel construit en sel sur le bord du salar avant de prendre le lendemain la direction du Sud Lipez. S'enchaînent alors les paysages incroyables, notamment avec une succession de lacs tous plus magiques les uns que les autres, habités par trois espèces de flamants roses d'un rose incroyablement vif.
L'état des pistes empruntées me conforte dans ma décision d'avoir renoncé car certaines portions sont tout simplement impraticables pour moi.
L'état des pistes empruntées me conforte dans ma décision d'avoir renoncé car certaines portions sont tout simplement impraticables pour moi.
Au second lac, je tombe sur Gaëtan et Nadine en plein désarroi alors qu'il leur reste encore sept jours d'efforts. J'essaie de les réconforter tant bien que mal et remonte dans le 4X4 en pensant à ce qui les attend...
Les paysages magiques s'enchaînent jusqu'en fin d'après-midi où nous atteignons la Laguna Colorada, devant laquelle je suis resté bouche-bée Ayant épuisé tous les superlatifs, je préfère mettre simplement quelques images du lieu.
Le troisième jour tient également toutes ses promesses, notamment avec une marche au milieu de geysers à plus de 5.000 mètres d'altitude et se finit en beauté par la visite des Lagunas Verde et Blanca.
Après nous être acquittés des formalités douanières, nous quittons la Bolivie et gagnons San Pedro, distante de 40 kilomètres par bus.
Oasis au milieu d'un désert, San Pedro de Atacama a des allures de village de Far-West. L'endroit est certes très touristique mais ne manque pas de charme. De plus, l'accueil y est très chaleureux, à dix mille lieu de celui reçu à Uyuni.
Comme convenu, nous y retrouvons Christoph, arrivé la veille après sept jours harassants. Nous l'invitons dans un bon restaurant pour poursuivre sa formation culinaire entamée au Pérou. Il nous raconte ses péripéties dans le Lipez. En plus des difficultés attendues, le câble de son boîtier de vitesse Rohloff – 14 vitesses intégrées dans le moyeu – a cédé, l'obligeant a terminé le trajet avec une seule vitesse. De plus, alors qu'il profitait en toute tranquillité d'un bon bain dans des termes naturels, une violente bourrasque de vent a emporté dans l'eau une partie de ses affaires, dont son appareil photo, qui depuis ne fonctionne plus.
Le lendemain après-midi, nous quittons Christoph pour poursuivre notre périple. La fin de sept semaines d'aventures communes inoubliables. Nous avions dès le début prévu de nous séparer ici en raison de ma pause de quinze jours. Mais nous nous reverrons, notamment à Santiago pour fêter Noël ensemble.
En attendant, Rébecca, Caroline et moi prenons la direction de La Serena, sur la côte pacifique. Cette station balnéaire est en effet une excellente base pour explorer les environs, notamment la réserve marine Pingouins de Humboldt, la vallée vinicole del Elqui où l'on produit le célèbre Pisco - un des nombreux points de discorde entre Péruviens et Chiliens puisque chacun affirme avoir été le premier à le produire.
Nous profitons aussi de notre présence dans la région où sont installés les plus grands télescopes du monde pour aller observer le ciel dans un observatoire ouvert au public : un moment passionnant !
Nous poursuivons ensuite notre séjour dans la mythique ville de Valparaiso. Classée au Patrimoine mondial de l'Humanité, Valparaiso est une ville à part. Construite autour d'une baie, la ville a été l'un des plus importants ports de commerce de la côte pacifique américaine avant de connaître un inéluctable déclin, entraînant une paupérisation de la ville. Beaucoup des célèbres maisons colorées ornant les multiples collines de la ville plongeant dans le Pacifique semblent ainsi à la limite de l'insalubrité.
Même si elle mériterait un sérieux coup de peinture, la ville, de par son architecture cosmopolite due aux vagues d'immigration successives, notamment anglaise et hollandaise, exerce une véritable fascination sur le voyageur. Une fascination renforcée par les graphes d'artistes omniprésents sur les façades des maisons, transformant la ville en un musée à ciel ouvert. Capitale culturelle du Chili, Valparaiso a ainsi toujours attiré les artistes chiliens, dont le plus célèbre d'entre eux, le poète Pablo Neruda, prix Nobel de Littérature en 1971.
Même si elle mériterait un sérieux coup de peinture, la ville, de par son architecture cosmopolite due aux vagues d'immigration successives, notamment anglaise et hollandaise, exerce une véritable fascination sur le voyageur. Une fascination renforcée par les graphes d'artistes omniprésents sur les façades des maisons, transformant la ville en un musée à ciel ouvert. Capitale culturelle du Chili, Valparaiso a ainsi toujours attiré les artistes chiliens, dont le plus célèbre d'entre eux, le poète Pablo Neruda, prix Nobel de Littérature en 1971.
Valparaiso est la dernière étape de Caroline qui repart en France après deux semaines de vacances. Je ne la laisse cependant pas partir sans lui faire découvrir le Pisco Sour. De notre côté avec Rébecca nous restons encore deux jours à profiter de l'ambiance bohème de Valparaiso, tranchant avec la modernité extrême et la richesse de Vina del Mar, ville voisine distante de seulement quelques kilomètres dont les longues plages attirent chaque été des centaines de milliers de touristes.
Nous prenons ensuite la direction de la capitale, Santiago. Dénigrée par beaucoup de voyageurs, Santiago est pourtant une belle ville entourée de montagnes et très agréable à découvrir et où l'on se sent en sécurité, contrairement à Valparaiso où, malgré mes précautions, je me suis voler mon appareil photo dans la chambre d'hôtel.
Santiago est aussi pour moi l'occasion de revoir Tomas, un ami chilien avec qui j'ai travaillé et voyagé en Nouvelle-Zélande, il y a sept ans déjà. Des retrouvailles des plus chaleureuses puisque Tomas nous a fait visiter avec passion les vignes dans lesquelles il travail, les Vignes Tarapaca. Situé dans la Vallée de Maipo, à une cinquantaine de kilomètres de Santiago, le domaine Tarapaca est un des plus grands du Chili avec plus de 600 hectares de vignes cultivés au milieu d'un paysage féerique. Trois heures de visite au milieu des parcelles de vignes où sont cultivées quatorze cépages dont le Carménère, un cépage bordelais que l'on croyait anéanti depuis le XIXème siècle par le phylloxera et redécouvert en 1991 au Chili au milieu de plans de Merlot.
Tomas nous propose de poursuivre la visite par une dégustation chez lui mais nous devons malheureusement décliner l'invitation car Rébecca part ce soir même pour Pucon, dans la région des Lacs. Je pense cependant revoir Tomas ce week-end avant de repartir à Uyuni récupérer mon vélo et reprendre mon voyage en direction de l'Argentine.
Hey Barberousse
RépondreSupprimerEn vrai, on lit pas que la veille ... on suit tes aventures de près et on se dit, que quand même, t'as bien fait de lâcher la retraite.
(sur ta gauche, tu te souviens, y a quelqu'un, eh bien c'est moi, attends je te rafraîchis la mémoire: "on n'irait pas boire un verre?", voilà, c'est ça, c'est moi)
Allez bonne route