jeudi 8 septembre 2011

Magique Machupicchu

Après la longue journée de vélo de la veille, je me réveille affamé. Je me rends donc à la toute proche Plaza de Armas pour un petit déjeuner en terrasse, au soleil. Le village est encore calme car la plupart des touristes – pauvres d'eux-mêmes – ne font que transiter par ici pour gagner le MachuPicchu ou rejoindre Cusco. Situé aux confins de deux vallées, Ollantaytambo est un magnifique village où l'on retrouve la conception géométrique typique de la culture Inca. Le village est composé de blocs rectangulaires, chacun comptant quatre habitations de deux étages ouvertes sur un patio central. La circulation s'effectue par d'étroites ruelles pavées comportant un petit canal captant l'eau de la rivière proche, qui assurait ainsi l'alimentation en eau des habitations.



Je consacre  ensuite ma journée à la visite les ruines, situées de part et d'autre du village, sur les flancs de deux collines.  
D'un côté, se trouve un superbe ensemble de terrasses agricoles menant à un temple où se tenaient de grandes célébrations religieuses.



De l'autre, une forteresse militaire, sous la protection d'un bloc de roche naturel qui, pour les Incas, représentait un de leurs ancêtres (si vous regardez attentivement la photo, vous verrez effectivement la forme d'un visage dans la montagne).



En fin d'après-midi, en flânant dans les ruelles  du village, je tombe complètement par hasard sur … Shinji, le cycliste japonais rencontré près de Yungay, dans la Cordillère Blanche ! Il est avec deux compatriotes rencontrés quelques jours auparavant dans un hôtel à Cusco. Ne voulant pas payer le train pour aller au MachuPicchu, ils cherchent un véhicule pour les mener à un premier village d'où ils pourront gagner Aguas Calientes, porte d'entrée du sanctuaire, en longeant la voie ferrée pendant une trentaine de kilomètres.
De mon côté, je me suis résigné à payer le train, même si le coût est prohibitif pour les étrangers (260 soles aller-retour alors que les touristes nationaux ne paient que 20 soles!). Mais nous serons au Machupicchu en même temps. Rendez-vous est donc pris pour le lendemain, à la Plaza de Armas d'Aguas Calientes.

Le lendemain en début de matinée j'embarque donc dans le train me menant au Machupicchu, après avoir laissé ¡Caramba! et l'essentiel de mes affaires à l'hôtel. J'entame la discussion avec mon voisin, un chilien. Dario, un ami péruvien marié à une chilienne et vivant au Chili m'avait prévenu : les chiliens sont très difficiles à comprendre, car ils parlent très vite et « mangent » toute la fin des mots. Cela se confirme rapidement puisque je ne comprends presque pas un mot. Ça promet pour la suite !
Après environ deux heures de trajet, j'arrive à Aguas Calientes, un village sans aucun charme  entièrement tourné vers le tourisme de masse généré par le Machupicchu. C'est bien simple, le village ne compte que des hôtels, restaurants et cafés Internet. La seule raison qui m'a décidé à passer une nuit ici est de pouvoir être sur le site à l'ouverture des portes, à 6 heures du matin, avant l'arrivée des touristes voyageant pour la journée depuis Cusco. En attendant, je retrouve comme convenu en début de soirée Shinji et ses deux amis pour un dîner très sympathique.

La nuit est courte, avec un lever à 4h30. Une demi-heure plus tard, nous nous mettons en route avec Shinji pour le Machupicchu alors qu'il fait encore nuit. Ses deux amis ont eux opté pour le bus. Après dix minutes de marche sur la route, nous attaquons la longue montée en marche au milieu d'une forêt dense, dans une chaleur moite. Le Machupicchu se situe en effet à la lisière de la jungle de l'Amazonie, avec un climat chaud et extrêmement humide. La montée est donc difficile mais splendide. Au fur et à mesure de notre ascension et du lever du jour, nous découvrons un panorama grandiose.


Une légère brume renforce encore un peu plus la magie ambiante. Après quarante minutes de marche, nous arrivons, détrempés, sous les yeux quelque peu stupéfaits des touristes arrivés par bus, à l'entrée du site où nous retrouvons les deux amis de Shinji. Encore 100 mètres de marche, et tout à coup, sous nos yeux, s'étend l'incroyable Cité perdue des Incas, comme l'a surnommé son découvreur, Hiram Bingham, il y a tout juste cent ans.



Professeur d'université américain venu initialement en Amérique du Sud pour faire des recherches sur les campagnes militaires de Simon Bolivar, Hiram Bingham s'éprend, une fois sur place, de la culture Inca. Il décide alors d'explorer Cusco et la Vallée Sacrée.  Accompagné de son traducteur, Sergent Carrasco, il arrive ainsi le 24 juillet 1911 devant la Tombe Royale, le Temple Principal et le Temple des Trois Fenêtres.

Même en ayant vu des centaines de fois la photo du Machupicchu, considéré comme l'une Sept Merveilles du Monde moderne, la magie opère instantanément. La prouesse et l'ingéniosité architecturales des Incas combinées à la beauté naturelle du site rendent le lieu tout simplement unique.


C'est à regret que je quitte ce lieu splendide, en milieu d'après-midi, pour aller prendre le train me ramenant à Ollantaytambo.

3 commentaires:

  1. Tout ca en une journée ! Bravo !
    Pierre (tri)

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  2. Trop occupé à boire du Pisco ?? On a hate d'avoir des news ! En tout cas bravo pour ton blog qu'on suit ton blog avec assiduité et ça fait vraiment envie !! Les photos sont vraiment magnifiques ...
    Des bises,
    Charles et Domi

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  3. Les internautes n'en peuvent plus, Dim, ils attendent, on m'en parle tous les jours, partout, au bistrot...
    Brèves de comptoirs :
    "à quand les prochains articles, merde ?!"
    "Alors que le mec, on le voit bien, il avance ! Il se fout bien de notre gueule..."
    "il va passer en Bolivie sans nous le dire, tu vas voir !!"
    "Et nous, on a droit à rien !"
    "Oh, qu'il me sorte pas quelconque difficulté technique, ce serait mettre ça sur le dos de pauvres aztèques, ou je sais pas quoi, mayas ouais, j'ai rien compris..."
    "tiens, et bien ressers-moi une Pisco..."
    "Par contre, t'as vu sa barbe ? Enooorme !"

    etienne, porte-parole.

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