jeudi 8 décembre 2011

Une reprise sur les chapeaux de roues !

Immediatement après la frontière, me voici dans la ville La Quiaca. Comme il est déjà tard, je décide d’y rester pour la nuit. En me promenant dans les rues de la ville, je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir changé de pays. L’atmosphère est très proche de celle ressentie au Pérou ou en Bolivie, et très éloignée de l’image de l’Argentine que je me faisais. Les maisons sont souvent délabrées et la polulation, en grande majorité indigene, ne semble pas très riche. Moi qui espérais pouvoir déguster une bonne pièce de boeuf accompagné d’un bon verre de vin, je vais devoir patienter. Car ici aussi, c’est poulet et riz!

Le lendemain, je m’élance sur les routes argentine. Dès les premiers kilomètres, je constate que la réputation sulfureuse des automobilistes et chauffeurs argentins – l’Argentine est un des pays ayant le plus grand nombre de morts sur la route – se vérifie. Pour la première fois du voyage, je connais quelques frayeurs en me faisant frôlé.
Les routes argentines sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont parcourues par des voitures le plus souvent hors d’âge. Je suis notamment frappé par la présence de très nombreuses vieilles voitures francaises, en particulier des Peugeot 504 et des Renault 11. Les longues lignes droites incitent également les automobilistes à rouler très vite et ce d’autant plus qu’ils n’ont pas grand chose à craindre de la part d’une police totalement corrompue.


Ces longues lignes droites rendent le paysage quelque peu monotone mais me permettent cependant de progresser à bonne allure. En milieu d’après-midi cependant, ma progression est rendue plus difficile par une route devenue vallonnée et un fort vent de face. A tel point que je suis obligé d’écraser sur les pédales pour avancer à 8 km/h … en descente!




Je cherche alors un endroit pour camper mais je suis obligé de continuer encore pendant vingt kilomètres car de chaque côté de la route s’élèvent des clotures. Malgré l’immensité du pays, il est très difficile de faire du camping sauvage en Argentine, la plupart des terrains étant privés. Je trouve finalement peu avant le coucher du soleil un bout de terre coincé entre la route et le ravin qui fera l'affaire.




Le lendemain, c’est plein d’entrain et tout excité que je prends la route. Au programme du jour en effet, figure la Quebrada de Humahuaca, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, et ses spectaculaires paroies rocheuses multicolores. Une belle descente me mène tout d’abord au charmant village de Humahuaca, point de passage important vers la bolivie durant la colonisation. Je m’y ravitaille avant de me diriger vers la Quebrada. Malgré un profil plutôt descendant, je dépense une grande énergie pour avancer car comme la veille, je dois affronter un violent vent de face. Arrivé à la Quebrada – que l’on pourrait traduire par gorges – je suis un peu déçu. Certes, les paysages sont beaux mais ne méritent pas, selon mon humble avis, un classement à l’Unesco.




A la sortie de la Quabrada, je cherche un endroit pour dormir mais il toujours imposible de camper et les villages traversés ne me donnent pas envie de m’y arrêter. Ceux-ci sont presques aussi pauvres et glauques qu’en Bolivie. De plus, mes premiers contacts avec les argentins ne sont pas des plus convaincants. La plupart des gens que je croise sont en effet très froids avec moi. De plus, alors que je croyais cela derrière moi, j’ai la désagréable surprise de me faire de nouveau régulièrement traité de “Gringo”.
Je poursuis donc ma route, à la recherche d’un lieu de bivouac. C’est alors que le vent s’arrête complètement. Je retrouve un second souffle et avale les kilomètres. Dans un état d’euphorie et malgré la pluie qui commence à s’abattre sur moi – la première pluie depuis de nombreuses semaines - je passe sans difficuté une côte de trois kilomètres à 8 % et découvre au sommet une vue magnifique sur la vallée de San Salvador de Jujuy. En quelques kilomètres, je passe du désert à la jungle et entame alors une sublime descente dans une chaleur torride. Après plus de dix heures de vélos et 180 kilomètres parcourus, j’entre dans Jujuy où je trouve, enfin, un accueil chaleureux. N’ayant presque pas fais de pauses durant cette longue mais belle journée, je suis affamé et j’engloutti une pizza gigantesque (pour quatre personnes!) sous les yeux éberlués des autres clients du restaurant, avant d’aller me coucher.


Le lendemain, à la sortie de Jujuy, je me fais doubler par un autre cyclovoyageur. Diego est équatorien et voyage de Quito à Buenos Aires.


Il se rend tout comme moi à Salta et décidons donc de faire la route ensemble. La route menant à Salta est sublime. Une route sinueuse, vallonée, au milieu de la jungle.


Le trajet est d’autant plus agréable qu’il n’y a presque aucun trafic routier. En revanche, la pluie nous accompagne toute la journée, me rappelant mes étapes dans la jungle équatorienne. Nous arrivons à Salta en fin de journée où nous nous installons au camping municipal. Une bève éclaircie nous permet de monter nos tentes au sec avant que la pluie ne reprenne, plus forte encore. La pluie tombe ainsi toute la nuit et toute la journée suivante, que je décide de passer à Salta pour me reposer. Depuis Tupiza, j’ai en effet rouler à un rythme éffréné puisque j’ai parouru plus de 500 kilomètres en quatre jours (voir Les étapes en chiffres pour plus de détail). 
Consacrée à la lessive et aux courses, ma journée n’est cependant pas très reposante. Je m’accorde tout de même quelques heures pour visiter Salta mais suis rapidement déçu. Là où je m’attendais à une belle ville coloniale, je trouve au contraire une ville sans beaucoup de charme, sale et peu sure. La ville n’est également pas très animée durant la journée, tous les magasins ou presque fermant de 13 heures à 17, voire 18 heures. Je savais que la sieste était sacrée en Argentine, mais je ne pensais pas qu’elle durait aussi longtemps!
Aussi, je décide de repartir dès le lendemain et non pas le surlendemain comme je le pensais initialement. Diego également. C’est toujours sous une pluie battante que nous prenons la route de Cafayate. Aux termes d’une journée relativement fade - au milieu de paysages monotones -, heureusement égayée par les pitreries de Diego, nous arrivons au village de La Viña où on nous offre le terrain de foot pour camper.


 
Le lendemain, enfin, le ciel s’éclaircit. Sous un beau soleil, nous évoluant dans la sublime vallée de Calchaquies, puis dans la Quebrada de las Conchas. Contrairement à la Quebrada de Humahuaca, qui m’avait un peu déçu, la Quebrada de la Conchas, pourtant elle non classée, est fabuleuse. La route, vallonnée, est difficile mais nous permet d’admirer de fabuleuses formations géologiques.








Puis les roches s’effacent pour laisser place aux vignes de la région de Cafayate. Nous terminons cette belle journée dans ce charmant village où, avec Diego, nous nous offrons un festin dans une des Peña de la ville. Après les magnifiques paysages, nous savourons ainsi de délicieuses grillades accompagné d’un vin local. L’Argentine de mes rêves en quelque sorte!

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