jeudi 11 août 2011

Sublime Cordillera Blanca

Ce jour de repos m'a permis de bien récupérer car pour la première fois, je ne l'ai pas passé à réparer  ¡Caramba! ou à alimenter le blog. C'est donc frais et dispo que j'entame ma longue ascension de la Cordillera Blanca. Les quinze premiers kilomètres me permettent de m'échauffer car la route est asphaltée et en pente douce jusqu'à Yungay où je reçois un accueil fort sympathique. J'en profite pour faire le plein car la prochaine ville se situe à une centaine de kilomètres, de l'autre côté de la Cordillère. A partir de là, la route devient piste et s'élève pour me mener de 2.500 à 4.000 mètres d'altitude environ.
Après une demi-douzaine de kilomètres, alors que je fais une pause, deux employés du ministère de l'agriculture en moto s'arrêtent et m'offrent généreusement des fruits. Un kilomètre après, je vois arriver, descendant, un cyclotouriste. Nous nous arrêtons pour discuter. Shinji est japonais et roule depuis six mois. Il voyage depuis le Mexique et se rend également à Ushuaia mais traverse la Cordillère de l'Est vers l'Ouest, contrairement à moi. Nous discutons un bon moment et échangeons nos mails car nous serons certainement amenés à nous revoir. Je l'invite également à se rendre à Lima où il pourra certainement trouver un porte bagages avant. Shinji roule en effet depuis le début avec seulement un porte bagages à l'arrière et porte le reste de ses affaires … dans un énorme sac à dos : un bon bourrin comme je les aime !


Je reprends la route heureux de ces rencontres ; le panorama aperçu l'avant veille dans le camion confirme toutes ses promesses, il fait un temps splendide et la piste n'est pas trop défoncée, me permettant de progresser à 6-7km/h environ. Bref, je suis au paradis. Cela se confirme deux heures plus tard. Alors que j'arrive devant un restaurant touristique, un groupe de retraités déjeunant en terrasse m'invite à me joindre à eux et me paient le déjeuner : au menu un chicharron de chancho (cochon), un délice !

A partir de l'entrée dans le Parc National du Huascarán, la piste se dégrade et devient sablonneuse. La fatigue de la journée aidant, je progresse plus difficilement. De plus, mon porte bagages semble montrer quelques signes de faiblesses. Je prie pour qu'il tienne jusqu'au bivouac du soir, un plateau à 3.950 mètres d'altitude où se côtoient deux sublimes lacs, l'un de couleur turquoise, l'autre émeraude avec une vue magnifique sur le Huascarán. Mais à quelques kilomètres du but, mon porte bagages cède. En réalité, pas le porte-bagages lui même mais une des vis le maintenant au cadre. Heureusement, j'ai une vis de secours. Je repars rapidement pour gagner le lieu repéré deux jours auparavant et m'installe pour une bonne soupe devant un coucher de soleil magistral, juste pour moi !

Le lendemain, je ne prends la route que vers 9 heures car avec ce qui m'attends, j'ai décidé d'entreprendre une révision en profondeur de ¡Caramba! Au menu en effet, 15 kilomètres d'ascension et 900 mètres de dénivelé sur une piste défoncée, me menant à plus de  4.800 mètres d'altitude. Je mets près de quatre heures (5h30 avec les pauses) pour effectuer la montée. Si je ne ressens aucune difficulté liée à l'altitude, ma progression est en revanche rendue difficile par les nombreux virages, très pentus et en dévers, m'obligeant à passer en force tout en faisant contrepoids pour ne pas verser. Mais la vue tout au long de la montée, qui se passe de commentaires, compense très largement la souffrance endurée !



Au sommet, je m'offre un déjeuner de roi : galettes salées, sandwich au thon et à la mayonnaise et une barre de chocolat en dessert !
J'entame ensuite une descente d'une vingtaine de kilomètres, tout aussi sublime, mais sur une piste toujours défoncée. Je ne dépasse donc pas les 8-10 km/h.

En fin de journée, j'arrive à Yanama, 3.500 mètres d'altitude, où un habitant me propose son garage pour dormir. Fatigué, j'accepte avec plaisir, même si je ne trouve ici ni le confort d'un hôtel ni le charme d'un bivouac en pleine nature.

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