vendredi 5 août 2011

Le Cañon del Pato dans la douleur

Je ne pars de Santa que vers 10 heures car, à la suite de mes récents ennuis mécaniques de la veille, je décide de soigner ¡Caramba! J’en profite notamment pour changer cable et gaine de dérailleur arrière, bien usés par un mois de périple.
Je n’évolue désormais plus sur la Panaméricaine. Je suis reparti plein Est en direction de la Cordillère Blanche et remonte le cours du Rio Santa. La journée est tranquille car la route est asphaltée est en pente douce. Malgré tout, je suis très fatigué et fait de nombreuses pauses. De plus, il fait très chaud. Après un peu plus de 4 heures de pédalage, j’arrive au village de Chuquicara où je m’accorde une longue pause à la terrasse d’un restaurant. En réalité, je pense avoir besoin d’un jour de repos mais je ne peux pas le prendre ici. Chuquicara n’est pas vraiment un village, c’est un simple lieu de ravitaillement au croisement de deux routes et mis à part une station service, un restaurant, cinq épiceries et dix maisons, il n’y a rien ici.
Les heures paassent et je décide de dîner au restaurant avant de repartir. Là, je découvre mon pneu avant droit à plat. Le temps que je répare, la nuit aproche et finalement, un habitant me propose son terrain pour y planter ma tente, ce que j’accepte avec plaisir. Je m’installe donc sous les yeux émerveillés de ses deux petites filles à qui je fais faire un tour de ¡Caramba!
Au moment d’aller me coucher, je découvre que ma lampe frontale ne marche plus. Cela ne vient pas des piles puisqu’elles sont neuves de deux jours. Décidément, pas une poisse ne m’aura été épargnnée! Cela n’a pas d’incidence pour ce soir car j’ai dîné et installé toutes mes affaires mais j’espère pouvoir résoudre le problème demain.

Malgré une bonne nuit de sommeil, je ressens une fatigue importante. La journée s’annonce donc difficile d’autant plus que dès la sortie de Chuquicara, la route se transforme en piste et s’élève un peu plus : j’entre dans le fameux Cañon del Pato. La route est belle mais la traversée de villages abandonnés procurent une certaine sensation de malaise.

Il fait très chaud et la piste ne fait que monter, n’offrant que très peu moments de répits. Vers 17h00, j’arrive épuisé au village de Yuramarca où je m’accorde une pause dans un café.

Comme la route descend à partir de là, je repars pour six kilomètres et j’établis mon campement en contrebas de la route, au bord du fleuve.


Pendant la journée, j’ai complètement oublié de m’occuper de ma lampe. Je me dépeche donc de tout installer avant la tombée de la nuit et à la lumière de mon réchaud, j’arrive à la faire repartir mais par intermittence. J’avale rapidement mes 250 grammes de pates et une boite de thon et me glisse dans mon duvet à 19h30. Malgré l’altitude (1.600 mètres), il fait très chaud et la température ne baisse presque pas pendant la nuit. Je ne dors donc pas très bien.

Le lendemain, j’ai de nouveau droit à un magnique lever de soleil. De manière générale, depuis mon entrée au Pérou, le soleil m’accompagne presque en permaenence, contrairement à l’Equateur où j’ai subi de fortes pluies.
Malgré la fatigue, je suis pressé de me mettre en route car ce soir, je serai à Caraz où je pourrais prendre un repos bien mérité. De plus, je vais pénétrer dans la plus belle partie du Cañon, la plus étroite, la plus vertigineuse. 
 
Certes, la route devrait être plus pentue que la veille mais je n’ai que 50 km à parcourir sur une route normalement asphaltée. Mais je dois d’abord réparer ma lampe frontale car je vais emprunter de nombreux tunnels. En me penchant plus sérieusement que la veille sur le problème, il apparaît qu’il s’agissait d’un simple faux contact rapidement résolu. Je me mets en route et au bout de quelques kiomètres, je dois faire face à l’attaque d’une meute de six chiens sauvages complètement enragés. Heureusement, je les avais vus au loin et j’avais fait une bonne réserve de cailloux. Et cette fois, pas de pitié, j’ajuste mes tirs et vise délibéremment ces sales cleps. Après cet épisode euphorisant, j’arrive au village de Huallanca pour refaire le plein de provisions. On m’annonce que la route asphaltée n’est pas pour tout de suite. Me voilà donc parti pour 25 km de piste, avec une pente nettement plus prononcée et un peu stressante car je traverse une vingtaine de tunnels, géneralement assez courts mais étroits, en courbes et évidemment pas du  éclairés.

Au bout de 15 km, je me rends compte que j’ai perdu pour le seconde fois du voyage la partie haute de mon mât, avec mes drapeaux. Je décide de faire marche arrière et heureusement, au bout de deux kilomètres, je le retrouve. Puis je reprends ma route en direction de Caraz et découvre sur le bord droit de la route, environ un kilomètre après avoir retrouvé mes drapeaux, ma balise GPS, dont la patte de fixation s’était dévissée. On peut dire que sur ce coup là, j’ai encore eu le cul bordé de nouilles!
Peu après la sortie du dernier tunnel, la route asphaltée fait son apparition. Une belle route toute neuve sur laquelle j’ai l’impression d’avancer sans efforts malgré la pente.  J’y croise deux couples de jeunes retraités suisses de Bern, qui traversent le continent dans le sens Sud-Nord en camping-car 4X4 qui me font Presque envie à cet instant.
Au fur et à mesure que je me rapproche de Caraz, j’aperçois les magnifiques sommets enneigés de la Cordillère Blanche et peu avant 15 heures, j’atteins la ville. Je trouve rapidement un hôtel restaurant  où je déguste une délicieuse truite bien méritée.
Ce vendredi, je me repose à Caraz et demain, je pars pour trois jours de treks dans la Cordillère Blanche, au pied du Huascarán, culminant à 6.788 m. Un trek réputé pour être l'un des plus beaux du monde ... 

1 commentaire:

  1. De notre part egalement, les nouvelles furent rares mais, comme dit Emeric, on n'a pas que ca a foutre!!!!
    En tout cas, on te lit regulierement et t envie reellement! Tes peripeties de routes vertigineuses, la beauté des paysages et la chaleur des péruviens nous rappellent de biens bons souvenirs! Petit veinard!
    Bois un bon pisco sour a notre santé ( et surtout pas de l'inka cola!), en dégustant un savoureux ceviche! Et n'oublies surtout pas que tu n'es pas allé la bas déguisé en feuille de coca pour te faire brouter le cul par des lamas!
    Asta la vista!
    Les deletraz francais!

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