vendredi 26 août 2011

Du bon temps sur la côte pacifique

Après avoir savouré quelques empañadas au bord du Pacifique en guise de petit-déjeuner, je quitte Paracas sous les encouragements des touristes s’apprêtant à embarquer pour les Islas Ballestas. Aujourd’hui encore, l’étape ne présente aucune difficulté puisqu’elle doit me mener à Ica, à 80 km plus au sud sur la Panaméricaine.
Alors que j’arrive à proximité d’un péage, j’aperçois deux voyageurs à vélo qui n’ont pas vraiment l’allure traditionnelle des cyclostouristes. En effet, l’un d’eux pilote un tricycle de vendeur ambulant, lourd, monovitesse, bref pas du tout adapté au voyage ! En réalité Mathias et Céleste ne sont pas vraiment cyclotouristes. Artisans, il ont séjourné plusieurs mois à Lima et rentrent chez eux, en Argentine, tout en égrénant les marchés d'Amérique du Sud pour vendre leurs créations, essentiellement des bijoux. Lorsque la route s’élève, ils prennent un bus ou un train.

De plus, ils espèrent être rapidement “allégés” de leur marchandise confectionnée à Lima. Leurs bracelets me plaisant, je décide de contribuer modestement à la réduction de leur chargement! Puis je reprends ma route en direction d’Ica et plus précisément de l’oasis de Huacachina, bien connu des backpackers. Les bords de la lagune sont certes désormais envahis d’hôtels, mais le lieu conserve tout de même un certain charme, d’autant que la forte affluence que je craignais n’est pas au rendez-vous.
Arrivé en debut d’après-midi sur place, je m’installe dans un hôtel pour backpackers qui me rappelle mon séjour en Australie/Nouvelle-Zélande, il y a déjà sept ans! Je me repose au bar de l’hôtel, au bord de la piscine, avant d’embarquer dans un buggy en compagnie de six autres touristes pour une balade dans les dunes. La balade, que je pensais tranquille, se révèle en réalité exhaltante. Jouant du terrain qu’il connaît par coeur, le pilote nous offre des sensations fortes, proches de celles d’un grand huit de fête foraine. Le paysage unique en plus et les odeurs de hot-dog et de barbe a papa en moins !

Après quinze minutes, le pilote s’arrête et nous tend des planches de surf. Huacachina est en effet réputé pour le sandboarding (ou surf sur sable). La première dune n’est pas très importante et permet de se lancer sans crainte. Résultat, après avoir parcouru fébrilement trois mètres, je plonge tête la première dans le sable, me relève … avant de regouter au sable chaud de Huacachina deux mètres plus loin! Nous enchaînons avec une deuxième dune et le résultat n’est pas meilleur. J’arrive donc confiant à la troisième dune, plus longue et plus pentue! Et ça ne rate pas, je me prends un gadin mémorable faisant voler mes lunettes de soleil à plusieurs mètres!


Nous reprenons ensuite la balade en buggy avec un soleil de fin de journée magnifiant un peu plus les sublimes paysages de dunes. Puis, nous nous arrêtons de nouveau pour une nouvelle série de trois dunes, cette fois gigantesques. N’ayant pas envie de me blesser, je choisis l’option plus sure mais tout aussi euphorisante de dévaler les pentes façon skeleton: allongé sur le ventre, tête la première. Et  je ne suis pas déçu, les sensations sont énormes!

Le chemin du retour est plus calme afin de profiter du somptueux coucher de soleil.



Après ces quelques jours de détente, il est temps de reprendre le cours mormal de mon voyage. Et ça va sérieusement se corser dans les prochains jours puisque je me dirige vers Cusco. Après quelques kilomètres, je me retrouve rapidement sur un plateau désertique que la Panaméricaine traverse par une longue ligne droite, totalement plate (c’est bien la première fois ici), de plus de soixante kilomètres.



Ça pourrait sembler être un cauchemar, ça ne l’est pas du tout. Les paysages sont fabuleux et je progresse à bonne allure, 20 km/h environ, ce qui me permet de ne pas souffrir de la chaleur ambiante. En fin de journée, la route devient plus vallonnée et traverse une zone peuplée. Je décide de m’arrêter dans un hôtel à l’entrée de la ville de Palpa.

Le lendemain matin, en sortant d’une épicerie de la ville, j’entame, comme cela arrive presque à chaque fois, la discussion avec un groupe d’hommes. Je les quitte au bout de cinq minutes, mais un kilomètre plus loin, l’un deux me rattrape en voiture pour que je lui signe un authographe et que je lui donne mon mail. Il me souhaite un bon voyage sous la protection de Dieu et me laisse repartir. Je roule alors pendant quelques instants avec un jeune qui se rend à son travail à vélo. Au moment où nos routes se séparent, j’aperçois de nouveau l’homme à qui j’ai signé l’authographe. Il me tend de la ficelle et des gants en m’expliquant que cela pourra m’être utile. Il me montre également l’intérieur des gants où il a inscrit son adresse électronique.  Jusqu’ici, on m’avait donné des fruits et des boissons, mais du matériel de réparation, c’est la première fois !
Je le remercie chaleureusement et me remets en route rapidement car il commence à faire chaud, très chaud, et ce d’autant plus que la route s’élève sérieusement. Au sommet d’une côte de six kilomètres, j’arrive au mirador des lignes et géoglyphes de Nazca (ou Nasca, j’ai vu les deux écritures), où  mon arrivée suscite la sympathie des gardiens qui me font entrer gratuitement.
Edifiées par la civilisation pré-inca Nazca (300 avant JC – 800 après JC), ces figures immenses - plusieurs dizaines de mètres - dessinnées dans le sol (entre 5 et 15 centimètres de profondeur) représentent, pour la plupart, des animaux (singe, condor, oiseaux).


Visibles uniquement depuis le ciel, leur signification demeure encore aujourd’hui mystérieuse. Les explications vont du calendrier astronomique à une tentative de communication avec les extra-terrestres! Bref, chacun y va de sa théorie. Le mirador ne permet qu’une vision très partielle de trois figures sur les dizaines recensées - la seule manière d’observer pleinement ces figures étant un (très) cher survol en avion. Mais cela permet tout de même de se rendre compte de l’immensité du site.
Je poursuis ma route pendant une vingtaine de kilomètres, jusqu’à la ville de Nazca, où la forte chaleur me contraint à une pause. J’en profite pour me payer un vrai déjeuner dans un restaurant car je vais avoir besoin de force. J’entame effectivement ici ma remontée de la Cordillère jusqu’à Cusco.

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