mercredi 6 juillet 2011

Découverte de la jungle

Après un petit déjeuner sommaire rapidement avalé dans ma chambre d’hôtel, je prends la route de bonne heure, constatant avec satisfaction qu’il ne pleut plus. Puyo n’est pas une grande ville et je trouve ma route assez facilement.
Le dépaysement est très vite au rendez-vous car Puyo est la porte d’entrée de la jungle. Je progresse ainsi  sur une route quasi-déserte, mais en très bon état,  au milieu d’une végétation dense. Les nuances de vert sont incroyables, les feuilles de bananiers sont immenses, et j’entends de toute part des cris d’animaux que je n’ai jamais entendu auparavant.

Cette région de l’Oriente est la moins développée du pays. Les habitants sont essentiellement indiens et de condition modeste, vivant de la culture la terre et de l´élevage de volaille et leurs maisons sont, la plupart du temps, constituées de simples cabanons en bois. Il faut préciser que  40 % des Equatoriens  - toujours les indiens en majorité - vivent en-dessous du seuil de pauvreté
J’ai le sentiment que mon voyage commence rééllement ici. La route est magnifiquement valonnée sans grosse côte et les kilomètres s’enchaînent rapidement. Je suis porté par ce décor unique et les sourires des enfants, tres nombreux - trop nombreux - sur le bord de la route. Car les vacances scolaires n’ont pas encoré commencé et ils devraient être à l’école. Malheureusement, beaucoup d’enfants indiens ne sont pas scolarisés, aidant leurs parents aux champs.
Sur le bord de la route, il n’y a pas que des enfants, il y a aussi des chiens, très nombreux en ces premiers kilomètres. Les chiens sauvages sont généralement trop occupé à chercher de la nourriture pour m’attaquer. Le danger vient plutôt des chiens “domestiqués” (je n’ose pas employer le terme de “dressés”!). Dans ce cas, j’attends qu’ils s’approchent suffisamment pour leur balancer dans la gueule avec déléctation un bon coup d’Airzound, un klaxon de plus de 115 db. Mais cela n’impressionne pas les plus enragés – c’est le cas de le dire - d’entre eux. Cependant,  je m’aperçois rapidement que je n’ai en réalité pas grand chose à craindre car mes jambes sont protégés par la structure du vélo. La géométrie du trike les pertube et ils se contentent donc de courrir à côté de moi, mais sans m’attaquer. Et en dernier recours, la solution est de m’arrêter, prendre un cailloux et le jeter dans leur direction (sans les viser, je précise pour les amoureux des cleps!)
A 10h00, j’ai déjà parcouru 40 km et m’arrête pour me ravitailler au village de Simón Bolívar – du nom du célèbre général, aussi surnommé El Libertador, figure de la lutte pour l’indépendance de nombreux pays du nord de l’Amérique du Sud.
La journée se poursuit à un bon rythme et à 17 heures, après un peu plus de 130 kilomètres parcourus, j’arrive en vue de Macas, chef lieu de canton. Je compte m’y ravitallier avant de trouver un bivouac quelques kilomètres après la sortie de la ville. Mais sur les deux derniers kilomètres, la route est une piste en très, très, mauvais état et à l’amorçe d’une violente côte, mon dérailleur grince violamment et la roue arrière se bloque d’un coup.  Moi, qui me disais que les ennuis étaient derrière moi, me voilà de nouveau en train de réparer sur le bord de la route. Je découvre très vite que la pate de fixation, changée trois jours plut tôt à Baños, est complètement tordue. Mais en plus, la chaîne est bloquée entre la cassette et le moyeux. La seule solution est donc, au préalable, de démonter la cassette, mais l’opération n’est pas simple puisque je ne peux pas enlever la roue du cadre. Cela me demande près de ving minutes pendant lesquelles plusieurs automobilistes s’arrêtent pour me demander si tout va bien. L’un d’eux me tend gentiment une bouteille de Coca-Cola que je savoure sur le champ. Je tente ensuite de redresser la pate mais sans succès. Alors que la nuit tombe, une voiture de policiers s’arrête. Ils me proposent de m’emmener à un hôtel et me précisent, chance incroyable,  qu’il y a un magasin de vélo dans la ville. Nous voilà donc en train de charger tout mon matériel dans le pick-up de police. Pendant le court trajet, l’un des policiers m’explique qu’un de ses frères est un fan de cyclisme, ce qui est une chose plutôt rare ici. Les policiers me déposent dans un hotel très propre, pas cher (5 euros la nuit) et…  à deux pas du magasin de vélo. Que demander de plus!
L’accueil est chaleureux et la famille exploitant l´hôtel m’aide à monter toutes mes affaires dans ma chambre. Le soir, je flane rapidement dans les rues et me paie un bon repas et une bonne bière dans un restaurant en regardant un match de poule de la Copa America (Argentine - Colombie) qui se dispute en ce moment. Je me couche, partagé entre le bonheur procuré par cette magnifique journée et le dépit dû à mes ennuis mécaniques qui ne semblemt pas vouloir m’abandonner…

1 commentaire:

  1. mais, faut les viser ces cleps de merde, je les déteste !! Je te rappelle qu'il y en a un qui a pisser sur ta tente au début, comme une prémonition... Ou alors il fallait prendre un Taser avec toi, et paf dans le museau !!

    Sinon, je comprends pas tout aux descriptions mécaniques. La cassette, ok, c'est pas pour écouter de la zik (de toute façon je sais que tu as un Ipod) mais le moyeux, connais pas.
    Donc pour les novices comme moi, vu que t'as rien d'autre à foutre apparemment : une photo avec des petites flèches et une légende... Merci !

    bonne route, bises

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