La Cordillère Blanche est appellée ainsi, car c’est l’un des très rares massifs enneigés du Pérou. Les sommets de la Cordillère Noire – massif voisin - sont par exemple vierges de tout enneigement. Située au coeur du Parc national du Huascarán, la Cordillera Blanca compte pas moins de 22 sommets de plus de 6.000 mètres, constituant ainsi la plus forte concentration de hauts sommets après l’Himalaya. Je me devais donc de faire une pause pour explorer un peu plus en profondeur ce trésor de la nature.
Le trek le plus populaire est le Santa Cruz, une randonnée d’une cinquantaine de kilomètres de quatre jours offrant des vues superbes sur le massif. Bien balisé et sans difficulté technique, le trek peut être fait seul et en trois jours, ce que je décide donc de faire. Je laisse ¡Caramba! à l’hôtel, loue un sac à dos et me voilà parti. Après une heure de collectivos – taxis collectifs -, entassés à huit dans une voiture pour cinq, j’arrive à l’entrée du Parc. Très vite, je constate que le sac à dos que j’ai loué est très inconfortable et pas du tout adapté à ma morphologie. Les premières douleurs aux épaules ne tardent donc pas à se manifester car je transporte tout le matériel pour trois jours – tente, duvet, réchaud, nourriture et surtout eau. Le sac dépasse donc allègrement les trente kilos. En ce début de randonnée - censée me permettre me reposer -, je vis un véritable calvaire, d’autant que le trek attaque directement par une côte de 4 km et 900 mètres de dénivelé positif, belle mais sans plus. A ce moment là, je regrette vraiment de ne pas avoir opté pour une randonnée organisée, où les mules s’occupent de la basse besogne de porter les sacs.
Au termes de l’ascension, le paysage offre plus de charme mais la douleur est insupportable et je suis obligé de faire une pause toutes les 15 minutes pour soulager mes épaules. J’arrive avec soulagement au bivouac, à 3.800 mètres, offrant une superbe vue sur la Cordillère, et m’installe en bord de ruisseau, à l’écart des groupes (on ne se refait pas!). Je mange ce qui pèse le plus lourd et me débarasse d’une bonne partie de l’eau car j’apprends que le trek suit en permanence une rivière.
Le lendemain, le sac est moins lourd mais le mal est fait, mes épaules sont meurtries. J’oublie cependant quelque peu la douleur en admiran le paysage et en discutant avec d’autres randonneurs. Je fais notamment la connaissance de Tony et Clément, deux français, randonnant également seuls, qui terminent leur vacances au Pérou et en Bolivie. La seconde journée tient toutes ses promesses en termes de panorama, avec une vue de premier ordre sur le Huascaran et l'Artesonraju qui, dit-on fièrement ici, est la montagne servant de modèle au logo de la Paramount Pictures.
Le second bivouac est encore plus beau que le premier, plus froid aussi car situé à 4.200 mètres d’altitude. Le seul problème, c’est qu’à cette altitude il est plus difficile de faire bouillir de l’eau, surtout avec un réchaud encrassé par l’utilisation d’essence de qualité variable. Résultat, il me faut 1h35 pour faire cuire mes pates, record battu ! (hors performance de Thomas M. qui, en Turquie, a tenté de faire cuire des pates dans de l’eau froide. Les personnes concernées s’en souviennent je pense!).
Avec Tony et Clément, nous décidons d’entreprendre le lendemain en une seule journée les deux dernières étapes du trek. Pour cela, nous nous réveillons à 5 heures et partons au petit jour. Nous grimpons à la fraîche les 550 mètres de dénivelé positif nous amenant à Punta Union, point haut de la randonnée à 4750 mètres d’altitude. La descente est belle mais difficile, en particulier pour Tony qui souffre du genou. Mais les paysages superbes et la perspective d’une bonne bière et d’un bon repas nous font avancer. Mails les heures passent et nous n’entrevoyons toujours pas l’arrivée. Cette fin de trek est interminable, d’autant que les paysages sont moins idylliques et c’est au bord de l’épuisement que nous terminons ce trek. Nous nous payons une bonne bière en attendant un collectivos ou une voiture pour rentrer à Caraz car l’arrivée se fait au milieu de nulle part, sur une piste déserte : Il n’y a rien ici, excepté une épicerie (heureusement!)
Mais la chance nous sourit car la bière à peine terminée, un camion à bétail vide nous prend en stop. Le trajet est certes extrêmement inconfortable mais mémorable. Il nous faut ainsi plus de 3 heures – debout agripé aux parois du camion - pour parcourir les 67 kilomètres d’une route magique. Je ne veux cependant pas trop la regarder, devant l’emprunter à vélo en sens inverse dès le lendemain.
Nous concluons ce trek et cette longue mais finalement très belle journée par un sympathique dîner au restaurant. Puis je quitte mes compagnons de marche, qui partent dès le lendemain se reposer quelques jours au bord du Pacifique avant de rentrer en France. De mon côté aussi, je décide de m’octroyer un jour de repos et de ne reprendre la route que le surlendemain. Je vais en effet avoir besoin de force pour traverser à vélo la Cordillera Blanca…
Nous suivons de près tes aventures, même si nous n'écrivons pas souvent.
RépondreSupprimerCe voyage les rencontres et les paysages nous donnent envie de voyager là-bas, mais pour nous ce serait plutôt en 4x4...
Nous t'embrassons, bonne route.
Doro et Tibo
Hello Dimitri,
RépondreSupprimerTes photos sont superbes ! Cela ne fait que conforter mon envie de découvrir l'Amérique latine. Bonne continuation pour tes prochaines étapes !
Bise
Charlotte
PS : Tu seras certainement ravi d'apprendre que Mariah Carey a retrouvé sa ligne d'avant grossesse...
Et bien Forrest Gump n'a qu'à bien se tenir!
RépondreSupprimerTa barbe est juste splendide, mais nous , on aimerait voir tes cuisses en photo... Possible?
Bises et courage!
Les Flye!