Aux alentours de midi, j'arrive à Chincha où la Panaméricaine redevient une route plus tranquille. Le climat est ici très différent de celui rencontré jusqu'à présent sur la côte Pacifique puisque pour la première fois, j'ai le droit à un grand ciel bleu alors que j'ai quitté Lima deux heures auparavant sous une pluie fine.
Dès les premiers tours de pédales, j'ai le plaisir de constater que ¡Caramba! fonctionne merveilleusement bien avec les réparations effectuées. Je roule tranquillement car l'étape du jour est courte et facile pour arriver à Paracas.
J'arrive en fin d'après-midi dans cette station balnéaire située à quelques kilomètres de Pisco, ville où l'on produit l'alcool éponyme mais malheureusement presque entièrement détruite par un terrible tremblement de terre en août 2007 ayant fait des centaines de morts. Mais si j'ai décidé de faire un stop ici, ça n'est pas pour (uniquement!) pour savourer un Pisco Sour au bord de l'Océan (j'en ai assez bu à Lima!) mais pour explorer la fabuleuse réserve nationale. Je trouve un hôtel au confort rustique mais donnant directement sur la plage et réserve donc mes excursions pour le lendemain.
Je commence ma journée par deux heures de bateau autour des Islas Ballestas.
Situées à 30 minutes de la côte, ces îles sont un véritable havre de paix pour lions de mer, pingouins de Humboldt, et surtout des dizaines d'espèces d'oiseaux qui exécutent un fantastique balai autour du bateau.
Ces îles ne représentent pas seulement une richesse naturelle pour le Pérou mais également une richesse économique. Les excréments de ces oiseaux sont en effet un formidable engrais. Par le passé, 2,5 à 3 mètres d'épaisseurs de matière fécale étaient « récoltés » chaque année sur la superficie de l'ensemble des îles et exportés vers l'Angleterre et la France. Cela a notamment permis au pays d'effacer sa dette extérieure en 1890, après la guerre avec le Chili. Mais le phénomène El Niño a réduit considérablement la population d'oiseaux. Les quantités ramassées sont donc moindres aujourd'hui et la récolte ne s'effectue plus qu'une fois tous les sept ans, ce qui représente tout de même quatre mois de travail pour 150 hommes !
Sur le trajet du retour, le bateau fait un stop devant le « Candelabre », gigansteque forme de plusieurs dizaines de mètres dessinée dans la colline et visible depuis la mer, par la civilisation Paracas. La signification reste mystérieure. On sait seulement que cette figure n'a pas de lien avec les – voisines - lignes de Nasca, uniquement visibles depuis le ciel.
De retour sur terre, j'enchaîne avec une excursion en minibus de la Réserve nationale de Paracas. Arrivée à l'entrée de la réserve, notre bus est stoppé par un piquet de grève de guides réclamant plus de sécurité dans la réserve. La veille en effet, un bus a été attaqué, le chauffeur frappé et les touristes délestés de leurs biens de valeur. Après quinze minutes d'attente, dans une ambiance un peu plombée, nous pénétrons dans la réserve et très vite, les sublimes paysages me font oublier la menace d'une nouvelle attaque. La réserve est composée de dunes de sable multicolore allant du jaune au rouge et de sublimes falaises plongeant dans le Pacifique.
La réserve est aussi peuplée de nombreux flamands roses – même si je n’en ai malheureusement pas vu un seul - qui ont inspiré la création du drapeau péruvien, en 1822, à San Martín. Ayant débarqué un an auparavant à Pisco, le général José de San Martín est l'autre « libérateur » du pays avec Simon Bolivar. C'est lui qui a proclamé l’indépendance du Pérou le 28 juillet 1821.
La réserve est aussi peuplée de nombreux flamands roses – même si je n’en ai malheureusement pas vu un seul - qui ont inspiré la création du drapeau péruvien, en 1822, à San Martín. Ayant débarqué un an auparavant à Pisco, le général José de San Martín est l'autre « libérateur » du pays avec Simon Bolivar. C'est lui qui a proclamé l’indépendance du Pérou le 28 juillet 1821.
Le désert de Paracas est un des plus arides du monde. En Quechua, Paracas signifie « Pluie de Sable ». Porté par le fort vent de Paracas, c'est en effet bien tout ce qu'il tombe ici. En réalité, on constate ici 20 mm de précipitation par an (c'est-à-dire rien), sauf lorsque se produit El Niño - tous les dix ou douze ans -, où il pleut alors tout l'hiver.
Ça me donne un bon aperçu des conditions que je vais rencontrer un peu plus tard en Bolivie, dans le désert du Lipez et surtout au Chili dans le désert d'Atacama, désert le plus aride de la planète. Je quitte ainsi le Pacifique que je ne reverrai que dans plusieurs milliers de kilomètres, à Valpairaiso, au Chili.
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