Le petit déjeuner vite avalé, je fais donc le point sur l'état du vélo dans la cour de l'hôtel. Il apparaît que le dérailleur installé la veille ne fonctionne déjà plus du tout. Davantage que du dérailleur lui même, le problème provient du câble et de la gaine de dérailleur, complètement usés alors que je les ai changés il y a peu. Mais la faible garde au sol cumulée aux pistes défoncées ont eu raison du matériel. Or, je ne dispose pas d'autre pièce de rechange. Je décide alors de raccourcir la chaîne et de me passer de dérailleur. Les premiers essais devant l'hôtel sont concluants, mais le vélo une fois chargé, cela ne fonctionne pas non plus, la chaîne retombant à chaque fois sur le petit pignon. Un homme tente alors de me venir en aide, mais en vain. Il connaît cependant un magasin de vélo à proximité et m'y accompagne. Pendant que le mécanicien installe un nouveau dérailleur, cette fois compatible, et change le câble, je discute avec l'homme m'ayant amené ici. Lorenzo est chauffeur routier. Il transporte des antennes de téléphones pour le réseau mobile de Movistar. Il me propose de m'emmener à Lima si la réparation ne fonctionne pas car il part aujourd'hui même, d'abord à Chavin, où il réside, puis le lendemain en direction de la capitale.
Finalement, ¡Caramba! Est remis sur roue et vers 10h30, nous prenons la direction de Chavin de Huantar. La ville n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres et après un peu moins de quatre heures de pédalage, je décide de m'y arrêter pour la nuit. La ville est en effet censée abritée un intéressant site archéologique. Je trouve un hôtel sympathique – le premier depuis mon le début de mon séjour – avec un agréable jardin. Je décide finalement de m'y reposer tout l'après-midi et de ne pas faire la visite car les posters du site archéologique décorant l'entrée de l'hôtel me déçoivent quelque peu.
En fin d'après-midi, je sors me promener dans les rues de Chavin et tombe par hasard sur Lorenzo ! Il me propose de nouveau de m'avancer un peu. Il me décrit la route que je dois prendre le lendemain comme difficile, en mauvais état et dangereuse, notamment parce qu'elle emprunte un long tunnel. Je sens également que Lorenzo a envie de compagnie sur son long trajet. J'accepte donc. Cela me fera l'occasion d'améliorer un peu plus mon espagnol. Nous nous donnons donc rendez-vous le lendemain à 5 heures du matin sur la place du village.
Le temps de réveiller le concierge de l'hôtel pour qu'il m'ouvre la porte, je suis dehors à 5h10 et … personne. Ça n'est pas bien grave, je me mets tout de même en route. Ce départ matinal va me permettre d'effectuer l'ascension de 800 mètres de dénivelé à la fraîche. Mais une demi-douzaine de kilomètres plus loin, je tombe de nouveau sur Lorenzo, qui s'est arrêté pour prendre son petit déjeuner. Nous chargeons ¡Caramba! dans le camion et nous voilà parti.
En découvrant la route depuis la confortable cabine du camion de Lorenzo, je ne suis pas mécontent de faire le trajet de cette manière car là où on m'annonçait une route asphaltée, je découvre une route en très mauvais état. De plus, l’ascension est beaucoup plus longue qu'indiqué sur ma carte. Arrivé au col, à la sortie du tunnel, Lorenzo m'indique que la route est encore mauvaise sur plusieurs kilomètres. J'accepte donc de rester avec lui. Lorenzo est très sympathique et après tout, je n'ai pas mérité cette descente. Depuis la cabine, je profite donc d'un panorama splendide, agrémenté des explications et anecdotes de Lorenzo qui connaît par cœur cette route.
Nous nous arrêtons plusieurs fois pour remettre de l'eau dans le système de refroidissement qui donne de sérieux signes de faiblesses avant de finalement rendre l'âme, heureusement devant un garage du bourg de Catac. Après l'avoir chaleureusement remercié, j'abandonne ici, un peu gêné, Lorenzo. J'ai économisé un jour d'efforts grâce à lui et partagé un authentique moment de convivialité.
Nous nous arrêtons plusieurs fois pour remettre de l'eau dans le système de refroidissement qui donne de sérieux signes de faiblesses avant de finalement rendre l'âme, heureusement devant un garage du bourg de Catac. Après l'avoir chaleureusement remercié, j'abandonne ici, un peu gêné, Lorenzo. J'ai économisé un jour d'efforts grâce à lui et partagé un authentique moment de convivialité.
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